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Dessin Olivier Brichet-2005
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SHOM épave N° 14583010 - Position GPS (sous réserves) 48°53',2200 N - 3°18',6960 W (WGS84) l'épave, orientée 160/340 et s'élevant à presque 8 m sur un fond plat, il est facile de la retrouver au sondeur.
Le T-29 se trouve à 5 nautiques à l'est de l'île Rouzic et 3 nautiques au nord de Port-Blanc, repérée à -37 m sur la carte 7125 du SHOM...
Précisons tout de suite que cette épave est réservée aux niveaux III minimum : la profondeur du sable sur lequel elle est posée peut atteindre 60 m à la pleine mer. Cette plongée nécessite une planification rigoureuse, une réserve d'air conséquente et une surveillance surface qualifiée et efficace. Inutile de préciser que la "fenêtre" de plongée est très courte, les courants de marée étant particulièrement violents et la visibilité souvent mauvaise. Autrement dit : c'est à la limite de la plongée loisir à l'air.
En cette matinée d'août, tous les éléments sont réunis pour rendre cette plongée possible : coefficient de marée de 43, léger vent d'est et soleil radieux... Arrivés sur zone il faut un petit moment pour mouiller proprement (viser juste une épave située 50 m plus bas n'est pas toujours évident). La descente s'effectue sans encombre à l'étale de basse mer (Perros-Guirec + 1h30), le mouillage est à -51 m et à 10 m de l'épave, la visibilité est de l'ordre de 15 m et le courant léger. La visite se limitera à un tour de la coque retournée. La partie la plus intéressante est, sans conteste, l'arrière avec les deux énormes hélices et les safrans. Nous partons vers l'avant en suivant la quille anti-roulis babord (située à droite de l'épave.) L'avant est complètement disloqué, le retour se fait de l'autre côté de la coque qui est bien effondrée. Les tacauds et les congres énormes sont légion. On n'entre pas dans l'épave par respect pour les marins qui y reposent encore et aussi par prudence. Les quinze minutes sont déjà écoulées, la longue remontée vers la surface commence...
Photos Jacques Lerminiaux et Olivier Brichet
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 L'hélice tribord (située à gauche de l'épave) monumentale ! |
 Ce qu'il reste du guindeau |
 Vue de l'intérieur, attention aux filets et aux lignes |
 L'intérieur vu par le côté effondré |
 Les deux hélices contrarotatives et le saumon du safran babord |
 L'hélice tribord le pas est impressionnant ! |
 Plan 2 vues d'un torpilleur classe T 22 type 1939 |
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 Arbre d'hélice tribord (2 Mo - 32 s) |
 Hélice tribord (1.7 Mo - 26 s) |
 Quille anti-roulis (1.4 Mo - 21 s) |
Un peu d'histoire
Le T-29 est un torpilleur type 1939 qui appartenait à la 4e flottille de torpilleurs de la Kriegsmarine basée à Brest où il avait remplacé le T-23. Mis sur cale en 1942 aux chantiers navals Ferdinand Schichau à Elbing (maintenant Elblag en Pologne), il fut lancé le 16 janvier 1943 et admis au service actif le 21 août de la même année. Son commandant était le KLt Georg Grund.
| Caractéristiques Techniques | ||
| Longueur à la flottaison : 97 m Longueur hors tout : 102,5 m Déplacement : 1754 tonnes (maxi) Tirant d'eau : 3,22 m Largeur : 10 m |
Propulsion : 2 hélices, 2 chaudières et 2 turbines Wagner (fabrication Schichau) |
Armement : 4 canons de 105 mm; 4 canons de 37 mm; 8 canons de 20 mm (4 bitubes); 6 tubes lance-torpille de 533 mm; 50 mines |
Le 25 avril 1944 les torpilleurs T-24, T-27 et T-29 mouillent un champ de mines dans le nord-ouest de l'archipel des Sept-Îles. Dans la nuit du 25 au 26, vers 2h du matin alors qu'ils rejoignent Brest, ils sont interceptés par la force 26 dans le nord-ouest de l'île de Batz. La force 26 faisait partie d'un dispositif chargé d'empêcher toute activité allemande en Manche avant le débarquement et était composée du croiseur HMS Black Prince du destroyer HMS Ashanti et des destroyers canadiens HMCS Athabaskan, Haida et Huron. Après avoir compris qu'ils étaient découverts les torpilleurs allemands font demi-tour et essaient de rentrer à Saint-Malo en longeant la côte pour échapper aux radars anglais. Les destroyers canadiens se lancent à la poursuite et mettent plusieurs coups au but sur le T-29. Celui-ci coule vers 4h30 en face de Port-Blanc entraînant avec lui 137 hommes dont son commandant et le KKpt Franz Kohlauf, commandant la 4e flottille de torpilleurs ainsi qu'une grande partie de son état-major. Le 26 avril des patrouilleurs repêcheront 73 rescapés. Dans la nuit du 28 au 29 du même mois le destroyer HMCS Athabaskan sera torpillé par le T-24 au large de l'Aber-Wrac'h alors que le T-27, désemparé et en feu , se jettera à la côte près du hameau de Menez-Ham en Kerlouan (29) où il sera pilonné le 3 mai par les Typhoon du 266 sqdn. Le coup de grâce sera donné par une torpille du MTB 673 commandée par le Lieutenant-Commander Cartwright tirée à 3h20 du matin dans la nuit du 6 au 7 mai 1944.
Sources :
Alain Le Bras - Gilbert Fleury - Alain Brichet - Olivier Brichet - Alain Le Berre - Patrick David - Christophe Moriceau
Océans - N°292
"Die Schiffe der deutschen Kriegsmarine und Luftwaffe 1939-1945 und ihr Verbleib" - Erich Gröner, Dieter Jung
"Brittany Graveyard of the Kriegsmarine" - Lawrence Paterson
"Raids aériens sur la Bretagne durant la seconde guerre mondiale" - R. Bohn, J. Ilias
"Dictionary of disasters at sea during the age of steam" - Charles Hocking
Le site de l'expédition Scyllias
Le site de la bibliothèque de Stuttgart
Les sites "The Royal Air Force - History section" et "Royal Air Force organisational history"
Le forum épaves, les sites http://www.deutschekriegsmarine.de et http://www.german-navy.de/
Illustration : Olivier Brichet - reproduction interdite
Vidéos et photos : Jacques Lerminiaux (courtoisie Gilbert Fleury) et Olivier Brichet - reproduction interdite
( MAJ - juillet 2009 - GISSaCG/Roger Poitevin)
